Michel Duport

Formes en tableau/formant tableau, peindre.

1- Posant comme principe dès les années 70 que : en utilisant la peinture du marchand de couleurs pour artistes j’allais faire la peinture des autres artistes, j’ai donc commencé à fabriquer la peinture que jallais utiliser. Nécessaire décalage pour rester peintre. L’expérience de la peinture faite à partir de pigments a donc été une aventure incertaine à la fois dans sa matière fluide ou épaisse mais aussi dans la couleur et son jeu avec la lumière, avec la matité. Alors que dans les années 70 la vertu du peintre était de ne pas être présent par ses gestes (éviter le pathos) en simulant des principes théoriques, peu à peu s’est imposé le véritable sujet de la peinture : comment la peindre pour laisser la couleur proche du pigment. « L’abstraction » sera la figure des dépôts de la peinture dans ou sur une forme tableau ou volume. Elle est figurative
parce que finalement citationnelle des gestes déjà connus de l’abstraction même. Peindre la réalité, celle de la peinture, celle de formes construites dans et en dehors du tableau. En prenant, pour les volumes, au pied de la lettre:« Peindre sur lemotif > que j’ai moi-même construit.
2- Mais la réalité est complexe-c’est peu dire !- etchangeante. Elle nous réjouit quand c’est, par exemple, un paysage naturel. Elle est, en fait, objet de tensions et de rapports de force. Les rapports de couleurs et de formes en sont l’image instable par ses variations. Il s’agit de construire une nouvelle harmonie dans l’espace du tableau.
3- Les formes sont à la fois des tableaux ou dans le tableau. Elles sont unitaires ou dispersées. Rien n’est sur sinon que ce territoire accroché sur un mur est nommé tableau.
4 – Toute spiritualisme est à priori exclu du processus d’ouvrage. L’ceuvre donnée à voir sera seule la productrice de sentiments, de références, de « pensées» associées au vécu ou aux symboles qu’elle peut induire. Pas de mystère du faire mais celui du sens, du rébus formel proposé.
5- Rendre hommage à l’Histoire de la peinture par la référence à tous les peintres qui sont dans I’actualité de ma mémoire et dont je ne ferais pas la liste ici.
Note : Les solutions apaisantes de « la belle couleur » (pas des belles couleurs en tensions), de la simplicité, du minimalisme distingué peuvent organiser l’art comme harmonie du monde sensible. Elles peuvent être aussi la pauvreté de l’art ou son usage comme affiche de l’art réalisant le projet de Taraboukine :(1918 : du chevalet à la machine) :lartiste comme concepteur de prototypes pour lindustrie; or l’industrie actuelle C’est aussi celle du luxe qui s’empare donc des formes artistiques ou des réputations d’artistes pour se faire valoir.

Impossible cependant de dénoncer ce qui, par ailleurs, fait vivre les artistes.
Contradiction qui nous ramène à la complexité, aux ruptures de communication, à l’énigme qu’est l’euvre, l’ouvrage dans la durée.3- je ne soutiens pas un ouvriérisme de la condition d’artiste, refusant même d’utiliser le mot « travail » pour dire mon activité. Je lui préfère son sens intransitif : ça me travaille. L’histoire prouve sa dépendance de l’artiste au Mécène par le nécessité même qu’il a à le « séduire », voir lenchanter. M.Duchamp démontrera que « c’est le spectateur qui fait l’art ».

– Formes en volumes : formant tableau – Plâtres peints. Bronzes peints.
– Formes dans le tableau.
– Formes assemblées de tableaux ou volumes.
– Aquarelles.
– Estampes lithographiques.

Michel Duport

Le 6 aout 2023 à 10 h 30: table ronde avec Arnaud Faure Beaulieu, See Galerie Paris en présence de l’artiste,
vernissage, 11 h 30

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